Super Mario Odyssey: le tour du monde en 880 lunes

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Super Mario Odyssey nous était présenté comme le coup de grâce dans le combat (presque) parfait qu’a livré Nintendo en 2017. Mais Super Mario Odyssey est-il le KO punch promis?

Un jeu plus ouvert

Super Mario Odyssey renoue, au grand bonheur de nombreux fans, avec la formule davantage ouverte de Mario 64 et Mario Sunshine, après des épisodes Wii et Wii U beaucoup plus linéaires (mais néanmoins excellents).

Ça nous donne donc un jeu beaucoup plus axé sur l’exploration que sur les réflexes et le platforming serré. Je vais l’avouer d’emblée, j’ai tendance à être davantage de la seconde équipe. Je privilégie généralement les jeux de Mario qui offrent des niveaux corsés et précis, au détriment de l’exploration.

Mais je dois admettre qu’ici, c’est extrêmement bien fait. Mario doit cette fois-ci faire le tour du monde pour trouver des lunes, qui permettront à son vaisseau, l’Odyssée, d’aller encore plus loin et de rattraper le vilain Bowser qui a (encore) kidnappé Peach.

La mécanique des lunes rappelle donc les étoiles dans Mario 64 ou les Sprites dans Mario Sunshine, mais il y a quand même une différence majeure : elles sont beaucoup plus nombreuses. Ainsi, si par exemple dans le passé on ne trouvait une étoile qu’à la fin d’un niveau, ici les lunes sont absolument partout. C’est donc un incitatif important à explorer chaque recoin.

Certains niveaux sont très grands, mais ils sont aussi très denses en secrets, défis et attractions marquantes. Odyssey est placé sous la thématique du voyage, et c’est véritablement ce que Nintendo nous fait vivre ici. On s’amuse à explorer les recoins des destinations dans lesquelles on atterrit, et on est récompensé à chaque coup.

Le coffre à outil de Mario pour explorer ces niveaux s’est considérablement agrandi. En plus de ses aptitudes habituelles, du saut en longueur au ‘’ground pound’’, on voit le retour du triple saut. Mario est aussi accompagné dans sa quête de Cappy, un chapeau animé aux aptitudes essentielles. Mario peut le lancer devant lui et s’en servir comme plateforme temporaire. Il peut aussi le lancer pour attaquer les ennemis.

Mais surtout, son chapeau lui permet de prendre possession de certains ennemis et éléments de l’environnement. Ainsi, Mario peut par exemple prendre le contrôle d’un Bullet Bill et s’en servir pour aller briser un mur cachant un passage secret. Ou il peut prendre le contrôle d’un arbre et le faire bouger pour révéler un secret. Ou encore devenir un T-Rex moustachu et tout détruire sur son passage.

C’est beaucoup plus intéressant que les traditionnels power-up, et ça permet de véritables surprises tout au long de la partie.

Qu’en est-il de la durée de vie et de la difficulté?

Ça me fait toujours un peu rire. Quand je parle à des amis de mon amour pour les jeux de Mario, on me sert toujours la même réponse : ‘’Ouin, mais c’est ben trop facile’’. Et je pose toujours la même question : ‘’As-tu continué à jouer après avoir battu Bowser?’’ Souvent, la réponse est non.

C’est que Nintendo veut offrir l’opportunité à tous de voir la fin de l’histoire principale, pour ne pas décourager les joueurs plus jeunes. Alors oui, la première partie du jeu a tendance à être plutôt facile, et c’est toujours vrai ici.

Mais comme à chaque fois, le jeu se corse considérablement après avoir terrassé le rival de Mario. J’ai beaucoup d’expérience en jeux de plateformes, je me débrouille probablement mieux que la grande majorité des joueurs (ça compense pour mon absence totale de talent dans à peu près tous les autres types de jeux) et j’ai déjà commencé à me frotter à certains défis que je me vois mal réussir un jour.

Et j’ai joué beaucoup. Depuis que j’ai reçu ma copie vendredi dernier, j’ai dû accumuler près d’une trentaine d’heures de jeu. Ma blonde commence à avoir peur que je prenne racine dans mon sofa. Et si je commence à m’approcher de la ‘’vraie’’ fin du jeu, il me reste encore beaucoup de travail à faire. Disons que pour un jeu de Mario, c’est une durée de vie phénoménale.

Un jeu qui règle beaucoup de problèmes… pour en créer un nouveau

Super Mario Odyssey sera assurément considéré comme un jalon important dans la série phare de Nintendo. Il n’y a pas vraiment de mauvais jeux de Mario (ne parlons pas d’Hotel Mario), mais il reste que la série accumulait de petits problèmes de fond qui n’étaient jamais vraiment réglés.

Il y avait tout d’abord le problème des vies. Les “1-up” avaient leur place au NES quand le jeu se passait en 30 minutes et qu’il fallait trouver une façon de ralentir le progrès des joueurs, mais depuis déjà longtemps, ça ne faisait plus de sens. Quand on parle d’un jeu avec une durée de vie de 30-40h, on fait quoi une fois que le joueur n’a plus de vies? On lui fait tout recommencer du début? Non, on le renvoyait à l’écran-titre, et il fallait juste qu’il appuie une fois de plus sur Start pour recommencer au même endroit où il était.

Ce problème amenait donc celui des sous. Pourquoi accumuler les sous, s’ils donnent des vies, plutôt inutiles? Et comment on récompense l’exploration? Avec des vies qui ne servent pas à grand-chose?

Les lunes répondent à une partie de ces problèmes. En les mettant en si grand nombre, elles viennent récompenser l’exploration de belle façon, de meilleure façon que les 1-up ne l’ont jamais fait.

Et quand on meurt, on ne perd plus de vies maintenant, on perd des sous. Et les sous servent enfin à quelque chose : on peut acheter des costumes, mais aussi des lunes, essentielles à la progression. D’un coup, Nintendo a redonné de l’importance à sa monnaie, créé une pénalité juste pour l’échec, et trouvé une meilleure façon d’inciter les joueurs à explorer. Un joli tour du chapeau.

Les humains sont terrifiants

Le seul problème? En faisant des niveaux si denses en secrets, on en a nécessairement réduit le nombre. La durée de vie, comme je l’ai mentionné précédemment, n’est pas affectée. Le jeu est très long. Mais le contraste avec Super Mario 3D World, le dernier Mario 3D, est frappant. Là où 3D World introduisait de nouveaux environnements et de nouvelles mécaniques pour les jeter à la poubelle à une vitesse folle, Odyssey prend vraiment le temps d’explorer chacun de ses niveaux et concepts au maximum. Si bien qu’au final, on passe beaucoup de temps dans un nombre plutôt réduit de niveaux (une dizaine, tout au plus).

Un hommage à la série

Vous vous souvenez en 2015, quand Nintendo a célébré les 30 ans de Mario avec Mario Maker pis genre 2 amiibo? Ça nous laissait un peu sur notre faim, pour ce qui est une des franchises les plus importantes du jeu vidéo.

D’une certaine façon, on dirait que Super Mario Odyssey est cet hommage qu’on attendait. Le jeu est bourré de références à l’histoire du plombier moustachu. Je resterai vague, parce que je ne veux pas vous voler les surprises que Nintendo vous a préparé, mais sachez que si vous avez la moindre fibre nostalgique, vous ne serez pas déçu.

Le jeu de l’année?

Super Mario Odyssey était un jeu attendu de pied ferme. Nintendo a eu une année incroyable, et ce jeu devait clôturer cette année record en force. Est-ce que Odyssey tient ses promesses? En un mot, oui.

Les graphismes sont magnifiques. Jamais n’avons-nous eu un équilibre si parfait entre le cartoonesque et le réalisme. La jouabilité est jouissive. Le jeu est long, rempli de secrets. Et surtout, il y a cette magie que peu de jeux possèdent qui nous fait retomber en enfance, qui nous permet de nous amuser sans trop nous poser de questions.

De là à dire que c’est un jeu parfait, il y a un pas que je ne franchirai pas. Les humains de New Donk City sont animés de façon inquiétante. On aurait aimé avoir un peu plus de niveaux. C’est un peu ‘’cheap’’ qu’on peut acheter les lunes de la fin pour débloquer le dernier monde secret plutôt que de vraiment être forcé de réussir tous les défis.

Mais comme vous voyez, ce sont des défauts mineurs. Au final, Super Mario Odyssey est un jeu magique que tout détenteur de Switch se devrait de posséder. Et que toute personne qui ne possède pas une Switch se devrait d’acheter une Switch puis d’acheter Mario.

Super Mario Odyssey donne raison à l’adage. Ce n’est pas la destination qui compte, c’est le voyage. Surtout si on a une casquette qui nous permet de posséder des T-Rex.

Les plus

  • L’exploration toujours récompensée
  • Un arsenal de mouvements varié
  • Magnifique
  • Un véritable hommage à la série

Les moins

  • Un nombre limité de niveaux