Assassin’s Creed Origins – Au sommet de la pyramide

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Les fans le demandaient depuis longtemps, et leur vœux est maintenant exaucé : nous avons enfin la chance de visiter l’Égypte antique dans un Assassin’s Creed. N’ayez crainte, Ubisoft a relevé le défi haut la main, en apportant au passage quelques changements significatifs à la formule, qui en avait grandement besoin.

On fête cette année le dixième anniversaire de la série Assassin’s Creed! Dix jeux principaux en dix ans (si on compte Brotherhood, Revelations et Rogue), de même qu’une multitude de spin-off sur mobile et portable. C’est pourquoi la pause de l’an dernier nous a paru comme une éternité!

Cette pause a été grandement bénéfique pour tout le monde. Les joueurs avaient une certaine fatigue de la série, surtout pour ceux qui en avaient ratés quelques-uns et se retrouvaient avec une pile de jeux tous un peu semblables dans leur backlog… Unity n’était pas à la hauteur de Black Flag : il a malheureusement découragé certaines personnes à se procurer Syndicate, même s’il était selon moi l’un de ceux qui en valaient la peine.

Heureusement, Origins est un nouveau départ qui vient changer quelques systèmes ancrés dans la série depuis le tout début, résultant en un vent de fraîcheur. Cette refonte de la série ne date pas d’hier : Ubisoft Montréal commençait à y penser après la sortie de Black Flag. Origins a donc été en développement depuis quatre ans (Syndicate nous provenait d’Ubisoft Québec), et ça se voit.

La beauté grandiose de l’Égypte

Je ne crois pas m’être aussi souvent arrêté pour regarder le paysage dans un autre jeu que Assassin’s Creed Origins. Même après des dizaines d’heures, je suis ébahi par le niveau de détails, l’architecture, et la simple beauté fascinante de l’Égypte antique reproduite fidèlement dans Origins. Je me sens comme un touriste (et voyageur du temps) qui a une chance unique d’observer cette tranche d’Histoire.

L’inspiration, c’est bien

D’entrée de jeu, on voit que les changements apportés à la série sont en majeure partie des systèmes provenant d’autres franchises. On pourrait blâmer Ubisoft de copier la concurrence, mais en vérité, il n’y a pas de mal à appliquer les innovations de game design des dernières années pour améliorer sa franchise. Lorsqu’on dégaine une flèche en plein vol, on a droit à un ralenti pratique et «badass» à la Shadow of mordor ou Max Payne (ou Breath of the Wild, qui a lui-même copié Assassin’s Creed avec sa version toute moche des tours à escalader, alors…).

L’oiseau de Far Cry Primal est mon ajout favori. Non seulement il fait du sens dans le contexte du jeu (l’aigle est un symbole de la série), mais il nous aide énormément lors des séances d’infiltration. On survole un fort à vol d’oiseau, on peut y taguer les ennemis, déterminer un parcours optimal et établir une stratégie. Les opus précédents me faisaient toujours un peu rager lorsque j’essayais d’infiltrer un camp et qu’un ennemi «surprise» transformait ma tentative de furtivité en combat 1 vs 30. Je me suis demandé si l’aigle était en fait un concept d’Origins (en développement depuis 4 ans) qui a été testé dans Far Cry Primal sorti en 2016, mais bon…

Un système de combat moins «Batman» et plus «Dark Souls» (me dit-on, je n’ai jamais joué à Dark Souls), qui n’est plus du tout le button-mashing d’autrefois. Pas de quick-time event : on doit rouler pour esquiver des coups, et ces roulades ne sont pas illimitées. On doit être attentif et précis. Du moins, jusqu’à ce que votre équipement soit tellement efficace que vous pouvez affronter des hordes de Romains sans soucis!

Un assassin, ça assassine!

Mais le changement le plus important, c’est le retour aux sources. Un assassin, ça assassine. Ironiquement, c’est ce qu’Ubisoft semblait avoir oublié depuis un bon bout, alors que la majorité des missions consistait à faire absolument tout, sauf ceci! Votre objectif principal est d’éliminer l’Ordre des Anciens, parce qu’ils contrôlent l’Égypte d’une façon malhonnête, mais aussi pour des raisons personnelles que je vous laisserai découvrir.

Mais outre ces missions principales, la plupart des quêtes secondaires vous amène à un fort protégé par de nombreux gardes. Ces forts contiennent deux objectifs optionnels à compléter, qui vous octroie un nombre significatif de points d’expérience. Vous devez tuer le/les capitaine(s) et voler le/les trésors. Étant donné qu’on ne vous oblige jamais à tuer tout le monde, c’est toujours très amusant de planifier son coup pour être le plus discret possible.

Ces missions sont très nombreuses, mais toujours enveloppées dans un enrobage scénaristique varié. Les NPC vous diront : «Retrouvez mon frère qui s’est fait capturer!», «Vengez la mort de ma famille!», «Allez récupérer mon cheval!», mais au final, ce sont toutes des missions d’infiltration à la Far Cry, dans lesquelles on élimine stratégiquement les ennemis un à un. Point important : la plupart se passe à ciel ouvert. J’ai toujours trouvé les missions à l’intérieur pénible (particulièrement dans Unity), puisque la vision limitée nous forçait à suivre un chemin précis déterminé par le développeur, sans quoi il était très difficile de survivre ou de ne pas alerter tous les gardes du pays.

Je pourrais reprocher à Assassin’s Creed d’être répétitif, mais en vérité, ces forts sont ces missions les plus amusantes. L’action et le stealth sont la raison pour laquelle on joue à ces jeux, pas pour les missions où l’on suit quelqu’un ou qu’on écoute des conversations…

J’y ai joué sur une PlayStation 4 standard et côté performance, on tournait aux alentours d’un 30 images par seconde, parfois plus en dehors des villes, parfois moins lors de scènes complexes. Ça n’a jamais affecté mon expérience ou nuit lors des combats. C’est le prix à payer pour un jeu open world aussi beau, sans temps de chargement entre les différentes zones, dans lequel on peut voir très loin à l’horizon sans brouillard. Si vous êtes un accro des performances, vous devrez débourser pour une PS4 Pro, une Xbox One X ou un PC haut de gamme. Par contre, plusieurs utilisateurs PC rapportent que le jeu utilise leur CPU à pleine capacité (causant des plantages, écran bleu, etc). Ils accusent la protection antipiratage, mais Ubisoft assure que ce n’est pas le cas. Qui croire? Je n’ai pas essayé la version PC, mais les critiques sur Steam sont très favorables, il s’agit donc peut-être d’un problème lié à un modèle de CPU en particulier. Peut-être qu’une patch pourra corriger ces problèmes dans quelques semaines.

Tellement de choses à dire, si peu de temps… Pour conclure, voici une liste de trucs cool dans Origins, question de ne pas faire une critique de 2000 mots :

  • Jouer avec le capuchon baissé, étant donné que Bayek ne se cache de personne
  • Regarder des crocodiles se battre contre des hippopotames, et ramasser le «loot» une fois que c’est terminé $$$$
  • Visiter les pyramides, reconstruites fidèlement grâce à l’aide de Jean-Pierre Houdin, un expert en la matière
  • Les hallucinations dues au soleil en plein désert
  • Un héros attachant et très humain
  • Appeler son chameau (ou cheval) à tout moment comme Roach dans The Witcher
  • Apprivoiser un lion et le faire combattre pour vous
  • Les courses à la Ben-Hur dans l’hippodrome

Je m’attendais à un Assassin’s Creed qui revient en force en se modernisant, qui émerveille par ses décors fabuleux, et qui corrige certains problèmes de la série. C’est exactement ce que j’ai eu. Origins n’est pas parfait, mais se hisse parmi les meilleurs de la série, et parmi les très bons jeux de 2017. Je le recommande pour tout fan de la série, mais surtout à ceux qui avaient peut-être mis les Assassin’s Creed de côté depuis un bout. C’est le temps idéal pour y replonger.

Un pas en avant pour la série. Refonte de plusieurs systèmes (combat, inventaire, compétences), tout en retournant aux sources côté gameplay (plus d’assassinats) et côté scénario (l’origine de la guilde des assassins).

Les plus

  • Plusieurs changements majeurs à la formule
  • Décors fascinants
  • Plus de missions intéressantes, quoique répétitives

Les moins

  • Quelques bugs, comme toujours
  • Missions secondaires pratiquement obligatoires