Samurai Shodown : oeil pour oeil, sang pour sang

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Commencée sur Neo Geo par SNK, Samurai Shodown (Samurai Spirits au Japon) est une série de jeux de combats à l’arme blanche en 2D. A l’époque, au début des années 90, où tous les développeurs souhaitaient avoir autant de succès que Street Fighter 2 en arcade et sur console, SNK se mettait à sortir de nombreux jeux de combats en espérant que l’un d’entre eux se mette à cartonner.

C’est ainsi que les King of Fighters, Art of Fighting et Fatal Fury ont fait leur apparition.

Samurai Shodown (2019) est le descendant d’une longue lignée de jeux commencée en 1993. La franchise comporte ses épisodes principaux, spin offs et portages sur divers plateformes, comme toute bonne franchise de jeux de combats.

Cet opus est officiellement le Samurai Shodown VII (SSVII) et sert de reboot à la franchise tombée dans l’oubli depuis des années. Les décors et les personnages sont désormais intégralement en 3D réalisé sur Unreal Engine mais le gameplay reste en 2D et calqué sur Samurai Shodown II.

Samurai Shodown Screenshot 1 Écran Partagé

C’est une série qui n’a aucun égale parmi les jeux de combats: au lieu d’être basée sur des combos, elle est basée sur le placement des personnages, la prise de risque, le coût d’opportunité.

Chacun de vos coups est dangereux à exécuter parce qu’ils prennent tous un temps à énorme à récupérer, et peuvent être punis aisément par l’adversaire. Parfois, par rapport aux autres jeux de baston, on a presque l’impression d’être devant un jeu au tour par tour. Pour accentuer, l’impact des coups, chacun d’entre eux entraîne des micro-freezes de l’action.

Tout est donc question de deviner ce que l’adversaire va faire, de le contrer, de le conditionner.

Le jeu le plus proche de cet état d’esprit serait Super Street Fighter 2 Turbo.

De nombreux personnages variés

Chacun des 16 personnages du lancement du jeu possède une arme blanche. Ils peuvent se faire désarmer en cours de combat, ils ont accès à 3 furies spéciales. Chacune avec des conditions différentes de déclenchement:

  • Furie de désarmement : Barre de furie remplie
  • Issen: Déclenchement de la rupture de la barre de furie (une par match)
  • Furie secrète (une par match)
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Parmi les 16 personnages, on retrouve 13 personnages vétérans issus des précédents épisodes et 3 nouveaux. 4 vétérans supplémentaires ont été annoncé pour le premier season pass.

Honnêtement, c’est un très bon chiffre pour commencer et s’initier à la série. S’ils avaient recréé les chiffres astronomiques de 48 personnages pour Samurai Shodown VI, cela aurait fait peur à beaucoup de monde, moi y compris, tellement la courbe de progression aurait été raide.

Et franchement, le jeu est beaucoup plus simple à apprendre que bon nombre de ses concurrents. Si vous savez faire un quart de cercle, vous avez tout ce qu’il faut. Sinon, vous apprendrez. Pas besoin de mémoriser des combos pendant des heures. Tous les personnages utilisent les mêmes manipulations à la manette pour sortir les coups spéciaux et ils respectent tous les mêmes règles. Les furies auront des propriétés très similaires également.

Il existe un tutoriel qui vous indiquera comment le jeu fonctionne, ensuite les combats contre les adversaires humains vous enseigneront le reste.

Au niveau des modes de jeux, on trouve un mode story qui est un mode arcade scénarisé, et les habituels Versus, Training, Ranking Match, Casual Match.

Il existe aussi quelques Time Trial, Survival qui sont étrangement similaires, Gauntlet pour affronter tous les personnages et options et galeries avec les scénettes du mode story à débloquer en finissant avec chaque personnage.

On note aussi un mode Ghost: une AI censée apprendre de vos parties, mais il semble qu’elle se comporte n’importe comment quelque soit son niveau.

En somme, rien de spécial niveau modes de jeux, la base, mais cela fonctionne bien.

Guerrier du monde

J’étais inquiet au niveau du online, j’ai été agréablement surpris, les matchs sont fluides, et ne m’ont pas posé de problème. Ca marche beaucoup mieux que King of Fighters XIII heureusement. Les interfaces sont très confondantes cependant, et ne permettent pas de faire un rematch avec ses amis par exemple. Il faudra obligatoirement passer par le lobby à chaque match.

On peut enclencher le Fight Request, cela permet de se faire interrompre dans un mode de jeu lorsqu’un partenaire en ligne a été trouvé, comme dans tout bon jeu de combat moderne.

Par contre, lorsqu’on accepte de jouer le match qui a trouvé via celui ci, et qu’on le termine, on se retrouve dans le lobby du matchmaking, et on a perdu toute la progression, par exemple, que l’on a effectué dans le story mode ou la configuration dans le training.

Une grosse erreur de flow qui vient gâcher complètement l’attrait de la caractéristique.

Une autre erreur, selon moi, c’est l’absence de cross-play, si on veut fédérer les joueurs sur un jeu, on leur permet de jouer ensemble. Or, en divisant la base d’utilisateurs en 2 pour l’instant puis 4 lorsque le jeu sortira sur les 2 autres plateformes, on perd énormément d’utilisateurs qui auraient pu trouver des adversaires à leur niveau.

Japan the game

Le jeu est magnifique, on voit que SNK a retenu la leçon depuis King of Fighters XIV, qui avait un look vraiment quelconque et que les fans ont boudé. Ici les graphismes sont resplendissants, les animations très détaillées et toute l’interface est aux couleurs du Japon. Les personnages sont tous des samurais, ninjas ou mousquetaires et parlent japonais tout comme la voix off qui annoncent les combats et les menus choisis.

Au final, le jeu est une bonne surprise. J’étais inquiet vu les précédentes grosses productions de SNK, mais vous avez de quoi vous amusez si vous tentez l’aventure.

La chose qui m’embête le plus, c’est son prix : 80$ + taxes au lancement, c’est assez dangereux d’investir dans un tel jeu si on n’est pas sur qu’il nous plaise. Nul doute, qu’il diminuera bientot de prix, et que les prochaines sorties sur Switch et PC le rendront plus populaire et abordable.

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À propos de Marc Shakour

Ancien programmeur de jeu vidéo, chroniqueur, professeur, compétiteur... Marc Shakour connaît très bien l'univers et l'industrie du jeu vidéo depuis toujours. Il a décidé d'aider les néophytes à découvrir de nouveaux univers, mondes et créatures fantastiques.

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