Un jour, lors de mes multiples recherches sur Internet, je suis tombé sur le fameux podcast/ baladodiffusion Girls on Games. Il s’agit d’un célèbre podcast anglophone à propos des jeux vidéo, de la culture geek. Il a été créé par Leah Jewer et Catherine Smith-Desbiens en 2011 et elles continuent de produire de nouveaux épisodes à ce jour.
J’ai apprécié le ton bienveillant des émissions, j’ai rejoint leur serveur Discord et j’ai constaté qu’elles mettaient un point d’honneur à conserver cette bienveillance.
Depuis ce jour, je suis constamment sur leur serveur Discord et j’ai rencontré de nombreux membres de leur communauté lors des événements geek de Montréal, dont Catherine.
Marc: Bonjour Catherine ! Pourrais-tu s’il te plaît nous dire quelle est ta profession actuelle?
Catherine: Salut! Je suis Artiste d’Interface Utilisateur. Mon travail consiste à non seulement concevoir les interfaces du jeu mais aussi de les intégrer dans le moteur. C’est un poste qui touche à plusieurs aspects de la UI (de l’anglais User Interface /pour Interface Utilisateur) incluant la création de maquettes, dessiner des icônes et animer des éléments visuels.
Marc: Et est-ce que c’est ton premier job dans le jeu vidéo?
Catherine: Non, c’est mon deuxième. Mon premier poste était Conceptrice web et marketing pour le Ubisoft Store. C’était une opportunité en or qui m’a permis d’intégrer l’industrie du jeu vidéo tout en mettant à profit mes multiples années d’expériences en e-commerce et en design numérique.
M: Quelles études as-tu effectuées ?
C: J’ai fait un bac (le « baccalauréat » au Québec correspond au niveau « licence » en France) en arts avec une concentration en design graphique. J’ai appris le design plus traditionnel, soit la mise en page pour impression et la pré-presse. Il n’y avait pas d’études en design web ni en jeux vidéo à l’époque. J’ai d’ailleurs appris par moi-même l’HTML, le CSS et le JavaScript (langages de programmation web).
M: Quel a été ton parcours pour travailler dans l’industrie du jeu vidéo?
C: Oh, il a été assez varié. J’ai surtout travaillé en tant que conceptrice web et intégratrice front-end (il s’agit de la partie visuelle, interface, que l’utilisateur voit. Contrairement au back-end, qui est tout le code qui est effectué et est invisible à l’utilisateur).
J’ai commencé ma carrière en médias traditionnels où j’ai été femme à tout faire du web pour des stations de radios. C’était un milieu de travail très stimulant. J’ai aussi été dans des agences où j’ai travaillé sur des mandats web et marketing assez diverses. J’ai aussi faite partie du département e-commerce (commerce électronique) pour un gros détaillant de vêtements pour femmes.
Je travaillais dans une agence de marketing qui se spécialise dans la production de ressources pour des clients en divertissements quand un recruteur d’Ubisoft m’a contacté pour un poste de Conceptrice web pour leur département interne d’e-commerce (commerce électronique). Comme on dit en anglais : the rest is history.
À quoi ressemble une journée type en tant que Artiste Interface Utilisateur?
Je travaille sur un jeu live (un jeu qui est déjà sorti et qui obtient des mises à jour après sa sortie) donc ma journée est probablement très différente d’un artiste qui travaille sur une production en cours. C’est beaucoup de petites tâches par-ci, par-là et chaque journée est différente.
Une grosse partie de mon boulot est de supporter le contenu saisonnier comme concevoir et intégrer les ressources créées pour les Season Pass (passe saisonnier de contenu) et les modes de jeu événementiels. Lorsque qu’on approche la livraison d’une phase de contenu saisonnier, on rentre dans une période où on teste et on débogue (résoudre les bogues qui apparaissent dans le jeu) beaucoup. Sinon, je travaille sur des projets pour améliorer le jeu ou pour livrer des nouvelles fonctionnalités.
Quels sont les points que tu apprécies le plus en travaillant dans l’industrie?
J’aime beaucoup travailler sur des produits de divertissements. Travailler en jeux vidéo, comme quand je travaillais en radio, c’est faire partie du fun quotidien des gens. Jouer à un bon jeu ou écouter de la bonne musique est la meilleure partie de ma journée. J’aime donc penser que mon boulot contribue à la meilleure partie de la journée d’autres personnes.
Quels conseils donnerais-tu aux étudiants qui souhaitent intégrer l’industrie?
Je vous dirai de vous souvenir du proverbe du cordonnier mal chaussé. Travailler en jeu donne moins envie de jouer des fois. Travailler sur sa franchise préférée, ça veut aussi dire qu’on va possiblement s’en lasser. L’important, c’est de trouver un bon boulot avec une bonne équipe qui vous valorise et qui va vous aider à évoluer. Cette opportunité peut être dans une grosse boîte à travailler sur un jeu AAA (un jeu à très gros budget, équivalent d’un blockbuster hollywoodien dans le monde du cinéma) comme elle peut être dans un studio indépendant qui travaille sur un jeu mobile. Soyez ouverts à tout.
Retrouvez la deuxième partie ici.
Retrouvez Catherine sur Twitter et Instagram. Pour plus d’informations sur Girls on Games et leur podcast, c’est sur le girlsongames.ca.