J’ai rencontré Elsa Brais-Dussault , psychologue via les divers réseaux sociaux consacrés aux jeux vidéo. Elle écrit désormais pour Écran Partagé au sujet de la psychologie et le jeu vidéo.
Je souhaite aujourd’hui m’entretenir avec elle, car je sais qu’elle s’intéresse à l’industrie du jeu dans son ensemble, que ce soit jeu de société, de rôle, ou jeu vidéo. Elle s’intéresse également à comment la ludification peut aider les parents et les enfants dans la vie quotidienne.
Forcément, nos intérêts se regroupent donc voici son entretien:
Marc: Bonjour Elsa ! Pourrais-tu s’il te plaît nous dire quelle est ta profession actuelle?
Elsa: Bonjour Marc, je suis actuellement psychologue clinique en milieu privé. Je travaille auprès des enfants, adolescents et adultes ayant différents besoins et problématiques au niveau de leur bien-être. Avec ma plateforme LudiPsy: santé mentale et ludification, j’intègre la ludification, l’observation et l’analyse des jeux dans mes pratiques d’interventions.
Marc: Et est-ce que c’est ton premier job lié au jeu?
Elsa: En fait, j’ai déjà travaillé comme animatrice de groupes pour des “escape rooms” (des jeux de société taille réelle dans lesquels les joueurs doivent résoudre des énigmes pour sortir d’une pièce dans un local), dans une boutique de jeux de société. Ce fut mon premier emploi en lien direct avec les jeux.
Marc: Quelles études as-tu effectuées ?
Elsa: J’ai effectué un baccalauréat en psychologie, une maîtrise en communication internationale et interculturelle et un doctorat en psychologie. Mes recherches étaient orientés vers la double minorité et l’adaptation scolaire, ce qui n’avait pas de lien direct avec l’utilisation des jeux.
M: Quel a été ton parcours pour travailler dans l’industrie du jeu vidéo?
E: Lors de ma maîtrise en communication internationale et interculturelle à l’UQÀM, j’ai eu le plaisir de rencontrer Maude Bonenfant, professeure-chercheuse et directrice du Groupe de recherche Homo Ludens. Elle m’a enseigné l’approche sémiotique et l’analyse des représentations et du sens donné aux représentations symboliques et imagées. En bref, cela m’a permis de voir le potentiel de l’analyse des représentations symboliques et culturelles dans le contenu télévisuel et imagé. L’idée a alors mijoté d’effectuer l’analyse des jeux, de les décortiquer afin d’en comprendre le sens et l’analyse des diverses composantes en lien avec la santé mentale et le développement cognitif.
M: À quoi ressemble une journée type en tant que Psychologue Ludique?
E: En ce moment je travaille principalement en télétravail. J’utilise des plateformes de visioconférence pour mes interventions cliniques. L’approche est différente qu’en bureau pour l’utilisation des jeux. Je me suis adapté en utilisant des sites de jeux digitalisés, tels que Board Game Arena ou des partages d’écrans lors des activités d’interventions par le jeu. Dans la cadre de LudiPsy (il s’agit du travail personnel concernant la ludification et la santé mentale que Elsa regroupe sous le même nom sur Internet) , j’essaye d’offrir un contenu informatif, de sensibilisation et pédagogique dans une approche ludique et interactive. Je m’implique dans divers projets et sur plusieurs médias sociaux pour offrir des ressources aux différents profils de joueurs. Cela demande une bonne organisation et une bonne capacité d’auto-motivation. C’est un beau défi en ce moment et les retours positifs permettent de m’encourager à continuer mes démarches afin de promouvoir l’intégration et l’adaptation des jeux dans les approches d’interventions.
M: Quels sont les points que tu apprécies le plus en travaillant dans l’industrie?
E: De collaborer avec diverses personnes; joueurs, concepteurs de jeux, créateurs de contenus, dans le domaine des jeux vidéos, entre autres. Les collaborations me permettent d’en apprendre constamment davantage dans le domaine du jeu, de mieux comprendre certaines problématiques et de créer du contenu actuel et pertinent.
M: Quels sont les points négatifs lorsqu’on travaille dans l’industrie?
E: L’organisation d’entrevues et de discussions, l’editing (montage, édition) audio et vidéo et la gestion de projets demandent beaucoup de temps, notamment devant un ordinateur. Étant une personne de nature active, j’apprécie bouger et être à l’extérieur. Il faut ainsi que je me mette des limites personnelles, afin de me respecter, même si cela est difficile, car j’ai plusieurs idées et projets en tête que j’aimerais concrétiser et rendre accessibles à tous.