À quelques jours de la sortie du jeu tant convoité, la tension est à son comble. Les amateurs de l’univers d’Harry Potter sont confrontés à un enjeu de taille : celui de continuer de soutenir J. K. Rowling en achetant le jeu malgré les propos discriminatoires de l’autrice sur la voie publique, ou de faire un boycottage complet du jeu et de la franchise en général. Voici un résumé de ce que vous devez savoir concernant le débat actuel.
D’abord, qu’est-ce que Hogwarts Legacy (en français, l’Héritage de Poudlard) ? Il n’est rien de moins que l’un des jeux les plus anticipés de l’année. Le jeu de rôle permet au joueur d’explorer l’univers de la franchise d’Harry Potter dans les années 1800 grâce à une expérience immersive et personnalisée : les personnages sont modifiables et il est possible de choisir sa maison de prédilection. Pour en savoir plus sur le jeu lui-même, consultez cet article!
Des propos transphobes
Depuis 2019, la popularité de l’autrice J. K. Rowling, créatrice de la franchise Harry Potter, est en chute libre. Après avoir fait l’objet d’une scrutation importante du public à la suite de propos transphobes publiés sur Twitter, l’autrice a choisi de réitérer son point de vue de nombreuses fois depuis, laissant les fans de la franchise dans le désarroi. En 2020, ses propos clairement anti-trans et en soutien à Maya Forstater, une chercheuse britannique ayant perdu son emploi en raison de publications transphobes, choquent. Le 10 juin 2020, Rowling publie un tweet affichant « TERF Wars » (TERF est un acronyme signifiant Trans-exlusionary radical feminist, ou militante féministe qui exclut les femmes trans dans les luttes pour les droits des femmes).
Comme pour jeter de l’huile sur le feu, le roman Troubled Blood de l’autrice, paru en 2020, rapporte l’histoire d’un détective à la recherche d’un tueur en série (homme cisgenre) qui revêt des habits typiquement féminins afin de piéger et de tuer des femmes cisgenres. La morale du livre, selon Pink News : « On ne devrait jamais faire confiance à un homme en robe » (traduction libre). Un peu ironique, si vous voulez mon avis, puisque c’est là tout ce qu’on requiert d’Harry Potter tout au long de la franchise, de faire confiance à des hommes en robe.
Avec une pincée de racisme
Pour ajouter au problème, de nombreux critiques ont également signifié la connotation antisémite liée aux rébellions des Goblins, un segment historique peu exploré jusqu’alors dans la franchise, mais qui fait partie intégrante de la narration du jeu Hogwarts Legacy. Les personnages, qualifiés de caricatures antisémites par plusieurs, seront omniprésents dans le jeu.
Tous abandonnent le navire
De nombreux acteurs et actrices impliqués dans la franchise, dont le trio composé de Daniel Radcliffe (Harry Potter), Emma Watson (Hermione Granger) et Rupert Grint (Ron Weasley), de même que Bonnie Wright (Ginny Weasley) et Eddie Redmayne (Newt Scamander) pour n’en nommer que quelques-uns, ont signifié publiquement leur soutien à la communauté trans et leur refus d’adhérer aux propos discriminatoires de J. K. Rowling. La Ligue internationale de Quidditch annonçait même, en juillet 2022, un changement de nom afin de se dissocier de l’autrice problématique ; le sport se nomme désormais Quadball.
Ce qu’en dit Warner Bros.
Warner Bros. a bien clarifié que J. K. Rowling n’a pas été directement impliquée dans la création du jeu. Des options de personnalisation de personnages transinclusives sont même à prévoir, selon les développeurs. La source de l’hésitation pour plusieurs fans réside dans le fait que l’autrice elle-même dise interpréter le succès de sa franchise comme un soutien collectif à sa cause. C’est cette affirmation, doublée de l’implémentation de la technologie antipiratage Denuvo au jeu Hogwarts Legacy, qui invite les joueurs et les joueuses à sérieusement se demander : vais-je acheter ou vais-je boycotter ?
Crédit image mise en avant @ Warner Bros.