Cela fait des mois que j’entends parler de The Messenger, sans y vraiment prêter attention. Je vois le jeu apparaitre dans les événements, dans les trailers, et même mis en avant par Nintendo, et de loin il ressemble à un énième jeu indie traditionnel comme on a beaucoup l’occasion de le voir dans le bassin de studios québécois mais avec une hype conséquente.
Et puis soudainement il est sorti.
Créé par nos voisins de Sabotage Studios de la ville de Québec, The Messenger est un jeu de plate-formes inspiré directement des jeux Ninja Gaiden sortis sur NES. Le jeu mentionne d’ailleurs cette référence dès les premières minutes de gameplay.
La mode du pixel
Avec des titres tel que Shovel Knight, Volgarr, Mighty Gunvolt Burst, Bloodstained Curse of the Moon, et j’en passe, les jeux aux graphismes 8 bits – 16 bits ont la côte ces dernières années… The Messenger est donc un jeu qui commence traditionnellement en incarnant un ninja et en sautant sur des plates formes dans des environnements 8 bits.
Vous enchaînez les niveaux de manière linéaire. Vous obtenez de nouvelles aptitudes obligatoires pour traverser certains obstacles au fur et à mesure et vous pouvez également les améliorer de manière facultative en récupérant la monnaie du jeu et achetant vos upgrades chez un marchand disponible un peu partout dans le jeu (à la manière de Resident Evil 4).
L’une des mécaniques principales consiste en le fait de pouvoir effectuer un saut supplémentaire à chaque fois que votre personnage touche un objet ou un ennemi qui peut recevoir des coups. Concrètement cela donne: saut -> frappe ennemi -> deuxième saut.
Et le jeu va vous demander de maîtriser cette aptitude pour vous en sortir. Beaucoup de puzzles, de passages sont basés là-dessus et vous donnerons l’impression d’avoir fait quelque chose de très stylé une fois franchis.
Les premières heures de jeu se déroulent tranquillement, on découvre les nouvelles capacités, on apprécie le level design intéressant, et les graphismes très soignés et on diminue peu à peu le volume de la Switch…
En effet, la bande originale est répétitive à souhait et composé de sons stridents. On a déjà écouté de meilleures compositions chiptunes auparavant.
Pour une fois, un jeu n’est pas dénué d’humour. Non seulement les développeurs ne se prennent pas au sérieux mais ils prennent un malin plaisir à casser le quatrième mur souvent dans leurs dialogues.
Dialogues que vous pourrez d’ailleurs retrouver dans de multiples langues comme l’anglais, le français, l’allemand…, et surprise… le québécois.
Bien différent de la traduction française, le québécois est écrit comme il est parlé, un peu à la manière de la traduction québécoise de Super Mario Galaxy à l’époque.
Le jeu est très plaisant à parcourir, votre ninja répond au doigt et à l’oeil.
La difficulté est bien calibrée et le jeu ne semble jamais trop injuste avec le joueur. Certains passages ne vous empêcheront pas de rager cependant.
Retournement de situation !
Et voilà, The Messenger est un bon petit jeu… sauf qu’il y a un twist….
Révélé partout avant la sortie, mais n’apparaissant qu’après plusieurs heures de jeu…. Le jeu passe de graphismes 8 bits à 16 bits lorsque votre ninja traverse un portail spécifique.
Mais ce n’est pas la seule modification ! On découvre alors que le jeu n’est pas linéaire tel que les premiers Castlevania sur NES et SNES, mais devient un Metroidvania.
Les aptitudes vont vous permettre d’accéder à des zones et passages précédemment inatteignables.
Et de nouvelles mécaniques et objets vont jouer avec la dualité des versions de votre personnage 8 bit / 16 bit. Les écrans de jeux sont également différents entre les 2, et certains passages ne se révèlent qu’avec l’un ou l’autre, à la manière du Dark World de Zelda – A Link to the Past, ou A Link between Worlds.
Malheureusement après ce twist, les backtrackings deviennent incessants et longs. Des téléporteurs sont présents mais seulement au nombre de 1 par zone et chacune des zones est assez grande. La difficulté augmente également, et dans certaines parties des niveaux on se croirait presque dans Super Meat Boy. Il faudra garder votre calme pour franchir les lasers, plateformes au-dessus des nuages et autres joyeusetés…
Le rythme rapide des successions de niveaux est soudainement ralenti et entaché par ces allers-retours.
Le sabotage
Le jeu a un titre beaucoup trop commun; en faisant mes recherches pour cet article, les différents sites m’ont souvent envoyé vers des objets, médias qui n’étaient pas liés à cette production, et je pense que cela peut saboter (oui j’ose) son succès malheureusement.
Mis à part cela, vous ne pouvez pas vous tromper en achetant ce jeu, il a de quoi vous occuper jusqu’à l’arrivée prochaine des blockbusters de la fin de l’année.
Comptez environ une douzaine d’heures dépendamment de votre rythme pour le terminer.
Vos doigts se souviendront de votre passage sur le titre, en effet après quelques heures, les joycons révèlent leurs faiblesses face à des moments de combat et plateformes intenses mais pourtant jubilatoires.
Jeu disponible en version digitale seulement depuis le 30 août 2018 sur Nintendo Switch eShop (25.19$), Steam (22.79$).
Version et médias fournis par l’éditeur.
Jeu testé sur Switch.