Ce que les parents doivent savoir
Développé par le studio indépendant brésilien Pocket Trap, Pipistrello and the Cursed Yoyo est un hommage aux jeux de Game Boy Advance, notamment ceux de la franchise The Legend of Zelda.
On y incarne Pippit, jeune membre de la richissime famille Pipistrello qui contrôle la ville d’une main de fer grâce à son monopole sur l’électricité. Or, Pippit n’a que peu d’intérêt pour les affaires familiales (sauf pour demander de l’argent à sa tante). En fait, Pippit préfère de loin participer à des compétitions de yo-yo.
Mais un jour, alors qu’il vient quémander sa tante, les hommes d’affaires de la ville décident de se rebeller devant les tarifs injustes imposés par la famille Pippistrello, et ils attaquent la tante de Pippit avec un laser qui transforme l’âme en énergie stockable dans des piles.
Pippit interrompt l’expérience avec son yo-yo, mais c’est trop peu, trop tard. L’âme de votre tante est alors emprisonnée dans le yo-yo, et il vous revient de rassembler les 4 méga-piles afin de reconstituer le corps de la patronne des industries Pipistrello.
Se voulant un hommage aux jeux de Zelda sur Game Boy Advance, on découvre une prise en main semblable, avec une caméra qui suit l’action vu d’en haut. On affronte des ennemis par centaines à l’aide de notre fidèle yo-yo.
Mais le yo-yo ne sert pas uniquement à nous battre; il nous permet également à nous déplacer et à résoudre des puzzles dans cet environnement urbain à l’aide de techniques qu’on débloque au fil de notre aventure. Par exemple, on pourra lancer la tête de notre yo-yo pour atteindre des interrupteurs hors de portée, ou encore se servir de notre yo-yo pour marcher, ou plutôt rouler, sur l’eau. Ne nous demandez pas comment ça fonctionne!
Mais il n’y a pas que notre yo-yo qui peut s’améliorer; Pippit lui-même peut débloquer de nouvelles compétences. Il y a deux façon d’y arriver. La première, c’est en équippant des badges qu’on trouve au fil de notre aventure (ou qu’on achète en trouvant des plans de badge). Ces badges modifient nos capacités, mais la quantité de badges qu’on peut équipper dépend de la quantité de points de badge dont on dispose.
La seconde façon d’améliorer notre personnage, c’est en achetant de nouveux talents dans l’arbre de compétences. Pour les débloquer, il faut emprunter de l’argent (même si on a déjà l’argent en main… on imagine que Pippit veut bâtir son crédit!). Une fois l’argent emprunté, la moitié de nos gains ira au service de notre dette, et nous souffrirons de malus jusqu’à ce que cette dette soit acquitée.
Notons également que la trame sonore a bénéficié de quelques pièces signées par la compositrice légendaire Yoko Shimomura (Super Mario RPG, Kingdom Hearts, Xenoblade Chronicles).
Détails
Niveau d'expérience nécessaire
Age | 3+ | 7+ | 12+ | 16+ | 18+ |
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Débutants | ![]() |
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Intermédiaires | ![]() |
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Expérimentés | ![]() |
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Évaluation
Il y a une très légère violence cartoonesque parce qu’on attaque les ennemis avec notre yo-yo, mais celle-ci est rigolote et loin d’être graphique.
Rien de cet acabit.
Il peut-être utile de lire pour comprendre l’histoire et suivre les objectifs, mais on peut relativement bien se débrouiller uniquement avec les indicateurs visuels sur la carte.
On travaille de concert avec notre tante qui n’est pas exactement une sainte, mais Pippit tente de la ramener sur le droit chemin et se remet en question.
Certains passages peuvent être plutôt corsés et demander quelques essais, mais le titre ne punit pas trop la défaite.
Le jeu est abordable et n’offre pas de contenu payant.
Modes de jeu locaux
Mode histoire solo.
Modes de jeu en ligne
Aucun.
Extensions (DLC)
La trame sonore peut être achetée séparément.
Notre avis
Certains joueurs plus cyniques regardent parfois du côté des jeux à grand déploiement en déplorant le manque d’amour que les développeurs semblent éprouver pour leur production.
On répondra à ceux-là de regarder du côté des développeurs indépendants pour se réconcilier avec le médium. Parce qu’il ne fait aucun doute, les développeurs de Pocket Trap ont donné beaucoup, beaucoup d’amour à leur plus récent titre.
Tout d’abord, il faut parler de l’emballage, qui rend hommage à l’ère GBA. Le menu nous accueille en nous présentant une cartouche de Pipistrello and the Cursed Yoyo insérée dans une console rappelant le GBA, ici nommée le Pocket Trap. Les sprites dodus et colorés nous rappellent également cette époque particulière du jeu vidéo (en plus d’être un délice visuel, avec un éclairage résolument moderne). Le jeu nous offre également une foule de filtres visuels si on veut recréer encore plus fidèlement l’expérience de jouer sur la dernière console de la lignée Game Boy.
Il est évident que l’équipe de Pocket Trap éprouve une nostalgie sincère pour cette époque, et ils nous transmettent tout leur amour pour cette console.
Mais Pipistrello ne se contente pas de jouer sur notre fibre nostalgique. Il s’agit d’un jeu innovant et débordant de bonnes idées. On prend un seul outil, le yo-yo, et on trouve un million de façons de l’utiliser, autant en combat qu’en exploration. Les puzzles sont futés, et m’ont poussé plusieurs fois à être impressionné par la créativité des développeurs.
Le titre propose également des systèmes de jeu brillants. Le système d’endettement pour débloquer de nouvelles capacités dans l’arbre de compétences est génial. Il nous oblige à peser le pour et le contre avant de faire nos choix et à réfléchir. Le malus qui nous sera imposé vaut-il le coût? Vaut-il mieux attendre d’avoir terminé un passage difficile avant de débloquer une nouvelle compétence? Peut-être trouver un moyen de faire de l’argent rapidement pour rembourser au plus vite cette dette gênante?
C’est un système que l’auteur de ces lignes ne se souvient pas avoir vu auparavant, et qui ajoute une dimension unique à notre progression.
Mais les systèmes de jeu ne sont pas seulement originaux, ils sont maîtrisés. Les déplacements sont toujours agréables, et à la quinzième heure de jeu, je prenais toujours autant de plaisir qu’à la première à me propulser aux quatre coins de la ville avec mon yo-yo. En plus, l’ajout constant de nouvelles options avec notre yo-yo fait qu’on n’a jamais le temps de s’ennuyer et de devenir blasé.
Seule (minuscule) ombre au tableau; certains objectifs optionnels nous demandent de revenir sur nos pas et de traverser de larges portions de la ville en traînant un objet, ce qui n’est pas particulièrement excitant. Mais comme c’est très optionnel, on ne s’en plaint pas trop.
Finalement, la trame sonore vaut le détour et accompagne à merveille ce titre. Qu’il s’agisse du talent des deux compositeurs principaux (Leonardo Lima et Henrique Lorenzi) ou de la touche de Yoko Shimomura (ou plus probablement, un mélange de tout ça), une chose est sûre; la trame sonore de Pipistrello and the Cursed Yoyo est mémorable.
Que dire de plus? Entre un style visuel mignon et soigné, une trame sonore mémorable, une histoire qui soulève des questions intéressantes avec humour mais surtout, un gameplay tellement grisant qu’on a vu la fin du jeu arriver avec regret, Pipistrello and the Cursed Yoyo est un titre qui ne demande qu’à vous réconcilier avec l’état de l’industrie vidéoludique.